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Repaire noble de La Dauradie, autrement appelé "de Féletz", puis "château", puis ferme
Historique
Un "mas" de la "Daurat", peut-être à l'origine de la seigneurie, est mentionné dès 1402 (levée des rentes de la châtellenie de Montignac). Des vestiges d'assises en moyen appareil de pierre de taille au pied du mur gouttereau sud-est du bâtiment principal pourraient remonter à cette période ancienne.
La première citation précise d’un fief remonte à l’année 1502 : un mémoire établi pour le seigneur d’Albret contre la dame de Montrésor, qui décrit le comté du Périgord, indique qu’à Aubas, "il y a un autre gentilhomme, nommé Dauradie, qui tient belle metayrie." Le gentilhomme en question est Étienne de Féletz, premier du nom, qui est à l’origine de l’établissement d’une branche de cette famille à Aubas ; entre 1502 et 1514, il rend à nouveau hommage au comte de Périgord pour la seigneurie de "la Daurandie" ; les Féletz conserveront la propriété du domaine jusqu’à la Révolution. C’est très certainement à ce seigneur que l’on doit attribuer la construction du bâtiment principal actuel de Féletz, peu après son mariage avec Gasparde de Carbonnières de Jayac en 1524 : la dot de son épouse lui a peut-être servi à la construction. Étienne de Féletz rend aveu pour tous ses domaines à son suzerain, le roi de Navarre, le 27 septembre 1541. Quelques mois plus tard, le 11 février 1542 (n. st.), Étienne, "étant au lit malade", établit son testament "au repaire [noble] de la Dauradie" pour régler sa succession : il s’agit de la première mention de la demeure. Sans doute décédé peu après, Étienne de Féletz est inhumé selon sa volonté dans l’église paroissiale de Saint-Pierre de Montignac.
Passant entre les mains de la descendance d'Étienne, le repaire noble parvient à la Révolution à Dominique de Féletz qui émigre. Le 1er Floréal an II de la République (20 avril 1793), le domaine est mis en vente et acquis par le citoyen Émery Lacour pour la somme de 12 100 francs. Il revient ensuite (avant 1813) à Jean Martin, habitant de Montignac. Malgré la qualité de ses vestiges, notamment de ses éléments sculptés, Féletz ne bénéficie d’aucune protection au titre des Monuments historiques.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : 14e siècle (incertitude) Principale : 15e siècle (incertitude) Principale : 2e quart 16e siècle Secondaire : 2e moitié 18e siècle Secondaire : 19e siècle |
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Auteurs |
Personnalite :
Féletz Etienne Ier, commanditaire (attribution par travaux historiques) |
Description
Situé dans un méandre de la vallée de la Vézère, proche de la rive droite et à la limite occidentale de la commune, le domaine de Féletz est isolé dans la plaine alluviale, environné de riches terres arables. La ferme, dont les bâtiments s’organisent en quadrilatère autour d’une grande cour (env. 50 x 35 m), comprend un corps de logis principal rectangulaire (env. 28 x 8 m) en fond de cour (au nord-ouest), une grange-étable bordant le long côté nord-est, et un corps de logis secondaire flanqué d’un pavillon de plan carré (sans doute l’ancienne chapelle) bordant le long côté sud-ouest. L’entrée se fait au sud-ouest par un portail charretier flanqué d’une canonnière « à la française » et d’une porte.
Le bâtiment principal, rectangulaire, simple en profondeur, flanqué d’une tour circulaire (à l’angle nord, non visible depuis la cour), présente un aspect assez simple, d’autant qu’aucune scansion ou avant-corps ne marque la présence de l’escalier rampe sur rampe dans-œuvre, placé au centre. Le logis comprend un rez-de-chaussée, un étage carré et un niveau de combles non habitables. Seule la travée correspondant à l’entrée du logis est mise en valeur par un décor architectural et sculpté. Les travées latérales présentent des fenêtres superposées, mais non reliées entre elles, qui se distinguent uniquement par un simple chanfrein concave formant ébrasement et un appui saillant mouluré (composé d’un quart-de-rond, d’une bande, d’un réglet et d’une doucine), la travée « centrale » est flanquée de chaque côté par des pilastres superposés à chapiteaux (très dégradés pour ceux du rez-de-chaussée, bûchés pour ceux à hauteur de l’appui de la fenêtre du premier étage) et à fût orné de disques et de losanges, ou de motifs en virgule affrontés. La porte d'entrée est aujourd’hui très dégradée par l’érosion. Une autre particularité de cette travée réside dans l’allège de la fenêtre du premier étage, traitée en fort retrait et encadrée par un corps de moulures classiques très proche de celui des ébrasements profonds de la fenêtre au-dessus et formant également son appui : une séquence complexe composée d’un réglet, un quart-de-rond, une doucine, une bande, un talon droit et un nouveau quart-de-rond, l’ensemble de ces moulures étant clairement lisibles car laissées nues (non sculptées) et différenciées les unes des autres par un fin réglet.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Plans |
plan rectangulaire régulier |
Étages |
1 étage carré |
Couvertures |
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Escaliers |
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Décors/Technique |
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Décors/Représentation |
Précision sur la représentation : Des fragments en pierre sculptée provenant sans doute des lucarnes du corps de logis principal (elles sont contemporaines des travées de fenêtres encore en place), représentent un gentilhomme aux cheveux mi-longs (Étienne de Féletz ?) coiffé d'un béret "à la mode de France" à longue plume (très dégradé), une tête d'homme barbu et un lion rampant, sans doute en référence au meuble héraldique des Féletz qui portaient : D'argent au lion couronné de gueules, à la bordure d'or chargée de huit besants du champ. Ces fragments sont déposés au sol, avec d'autres qui semblent provenir de pinacles à décor de losange et de disque - à l'exception de la figure du lion, qui est remployée dans le mur de l'ancienne chapelle. |
Informations complémentaires
Note de synthèse : L'ancien repaire noble de Féletz (ou Dauradie) à Aubas
NOTE DE SYNTHÈSE
L'ANCIEN REPAIRE NOBLE DE FÉLETZ (OU DAURADIE) A AUBAS (DORDOGNE)
Contrairement à ce qu’ont pu relater les études antérieures [1], aucune preuve de l’existence d’un fief noble de Féletz à Aubas n’est attestée avant le début du XVIe siècle. En réalité, les auteurs ont confondu jusqu’ici la demeure rurale actuelle, appelée la "maison noble de Felets", aussi appelée "la Daurandie" en 1502 ou "Dauradie" en 1541, avec la "maison de Feles", qui était la demeure ancestrale de cette famille située dans le bourg de Montignac, comme l’atteste un texte très explicite de 1630 : la "maison et chasteau en la ville de Montigniac-le-compte quy estoict la maison et seigneurie antienne de Feles [2]". Cette première demeure des Féletz était la porte de l’enceinte du bourg castral qui défendait l’entrée à l’est, vers le faubourg du Bonbarrau. L'origine montignacoise des Féletz, qui remonte au moins au XIIIe siècle [3], explique que les membres de cette famille se faisaient encore enterrer aux XVIe et XVIIe siècles dans l’église paroissiale de Saint-Pierre de Montignac. Il faut reprendre le dossier et démêler les informations pour retrouver l’histoire de ce fief.
Histoire
On ignore le moment de la création de la seigneurie et celui où les Féletz s'établissent dans les lieux, les deux faits étant d'ailleurs peut-être contemporains. Il ne serait pas surprenant que le fief ait été créé au cours de la vague la plus forte de féodalisation des campagnes de la vallée au XIIIe siècle, vague qui a vu la multiplication de petits domaines nobles, tout spécialement dans le territoire de la châtellenie de Montignac (parmi d'autres, on peut citer les fiefs de Cramirac à Sergeac, de La Salle, de Clérans et de La Peyronie à Saint-Léon-sur-Vézère). La partie basse du mur gouttereau sur cour présente une fraction de deux assises en moyen appareil de pierre de taille en place qui pourraient remonter à cette période et sur lesquelles on est reparti plus tard pour établir la maçonnerie actuelle. En outre, de très nombreux moellons mis en œuvre de manière éparse dans les murs sont rubéfiés, signe qu'elles ont subi un violent incendie et qu'il s'agit de pierres en remploi. Selon toute vraisemblance, ces pierres proviennent des ruines de l'ancienne maison noble.
La première mention attestée d’un fief ne remonte toutefois qu'à l’année 1502 : un mémoire établi pour le seigneur d’Albret contre la dame de Montrésor, qui décrit le comté du Périgord, indique qu’à Aubas, "il y a un autre gentilhomme, nommé Dauradie, qui tient belle metayrie [4]." Le gentilhomme en question est Étienne de Féletz, premier du nom, qui est à l’origine de l’établissement d’une branche de cette famille à Aubas [5] ; entre 1502 et 1514, il rend à nouveau hommage au comte de Périgord pour la seigneurie de "la Daurandie". Les Féletz conserveront la propriété du domaine jusqu’à la Révolution [6].
Étienne de Féletz semble être également à l’origine de l’assise et de la fortune foncières de cette branche par l’acquisition d’autres domaines voisins : dans un texte des années 1630 qui décrit l’ensemble des biens de la famille, il est rapporté qu’Étienne Ier de Féletz est l’"autheur de toutes les parties" [7]. De fait, en plus de la "maison et chasteau en la ville de Montigniac-le-Compte" et du "chasteau et repaire noble de la Dauradie, autrement [appelé] de Feles sise dans la parroise de Bas [Aubas]", les Féletz possèdent le "repaire noble appellé des Boisdigons" (à Peyrignac), la "Roche Malhiere" (à Aubas) et "Mussous [Mussoul]" (à Montignac) [8]. C’est à ce seigneur que l’on doit attribuer la construction du repaire noble actuel de Féletz (sur critères stylistiques uniquement, sur lesquelles nous revenons plus loin), peu après son mariage avec Gasparde de Carbonnières de Jayac en 1524 : la dot de son épouse lui a peut-être servi à la construction. Étienne de Féletz, qui "habit[e] le repaire noble de la Dauradie parroisse de Saint Pierre de Montignac", rend aveu pour tous ces domaines à son suzerain, le roi de Navarre, le 27 septembre 1541 [9]. Quelques mois plus tard, le 11 février 1542 (n. st.), Étienne, "etant au lit malade", établit son testament "au repaire de la Dauradie" pour régler sa succession : il s’agit de la première mention de la demeure. Sans doute décédé peu après, Étienne de Féletz est inhumé selon sa volonté dans l’église paroissiale de Saint-Pierre de Montignac [10]. De son mariage avec Gasparde de Carbonnières, Étienne a eu François (son aîné et légataire universel), Alain, Arnaud et Jeanne. François de Féletz fait dans la suite une belle carrière (il devient chevalier de l’ordre de Saint-Michel) et un mariage avantageux avec Marie de Rouffignac le 10 février 1556 (n. st.) [11].
Passant entre les mains de la descendance de François de Féletz, le repaire noble – devenu "château de Féletz" dans les textes qui le mentionnent – parvient à la Révolution à Dominique de Féletz qui émigre. Le 1er Floréal an II de la République (20 avril 1793), le domaine est mis en vente et acquis par le citoyen Émery Lacour pour la somme de 12 100 francs [12]. Il revient peu après (avant 1813) à Jean Martin, habitant de Montignac [13].
Le domaine de Féletz ne bénéficie d’aucune protection au titre des Monuments historiques.
Description et analyse archéologique
Situé dans un méandre de la vallée de la Vézère, proche de la rive droite et à la limite occidentale de la commune, le domaine de Féletz est isolé dans la plaine alluviale, environné de riches terres arables. L’ancien repaire noble, dont les bâtiments s’organisent en quadrilatère autour d’une grande cour (env. 50 x 35 m), comprend encore un corps de logis principal rectangulaire (env. 28 x 8 m) en fond de cour (au nord-ouest), une grange-étable bordant le long côté nord-est, et un corps de logis secondaire flanqué d’un pavillon de plan carré (sans doute l’ancienne chapelle) bordant le long côté sud-ouest. L’entrée se fait encore au sud-ouest entre les vestiges d’un ancien portail charretier (il ne subsiste de l’arc en plein-cintre de couvrement que le sommier) flanqué d’une canonnière « à la française » et d’une porte – cette dernière visiblement remontée.
Les abords et le jardin
Selon le cadastre ancien (plan et matrices) de 1813, l’ancien repaire noble était environné de grandes parcelles de terres labourables et ne comprenait qu’une seule petite parcelle de vigne [14]. Il est entendu qu’il ne peut s’agir de l’état ancien, au regard des textes du XVIIIe siècle dans lesquels il est fait mentions d’un "bas de logement au bout de la basse-cour" (le logis du fermier), d’un cuvier, d’un pressoir et de dix (1724) ou treize (1792) barriques de vin [15]. Notons que le texte de 1792 précise que les barriques sont vides, ce qui revient à dire qu’aucune vendange n’a été réalisée cette année-là. Il faut supposer que Dominique de Féletz ayant émigré suite à la Révolution, le domaine est resté sans gestion et sans revenu. Comme pour beaucoup d’autres domaines du Périgord (Le Planchat ou Lascaux, pour ne citer qu’eux), le cadastre ancien témoigne peut-être encore de l’état d’abandon de la période révolutionnaire.
Une parcelle se distingue en revanche des autres par sa proximité immédiate de l’ancienne maison seigneuriale, par sa forme (rectangulaire), ses dimensions (env. 55 x 35 m) et sa vocation encore au début du XIXe siècle (un jardin). Cette grande parcelle rectangulaire, légèrement plus importante que le pourpris du repaire seigneurial, ne peut être que l’ancien jardin d’agrément de la maison noble, dans la pure tradition de l’hortus conclusus de l’époque médiévale : un jardin d’agrément fermé de murs, séparé de la demeure mais l’avoisinant et dont l’accès n’est pas direct depuis la maison noble. Selon toute vraisemblance, comme cela a souvent été remarqué ailleurs, le cadastre de 1813 figure un état fort ancien, qui remonte sans doute à la construction du bâtiment principal au début du XVIe siècle [16].
Le repaire noble : le parti général
Le repaire noble de Féletz adopte un parti général habituel et simple : un grand pourpris dans lequel prend place l’ensemble des bâtiments à la fois seigneuriaux (la demeure noble, la chapelle) et agricoles (la grange-étable, le logis du fermier, le pressoir, l'écurie).
Selon un texte de 1724, le pourpris, appelé "basse-cour", comprenait une écurie, une chapelle (avec une chambre logée au-dessus, description qui correspond au pavillon carré qui flanque le long côté sud-ouest de la cour), une cave, où l’on entreposait des barriques de vin rouge, et une vieille bâtisse à usage de pressoir, mitoyenne de la cave [17]. En 1792, les mêmes bâtiments sont mentionnés, excepté la vieille bâtisse qui semble avoir été remplacée par un cuvier, qui est décrit avec tout son matériel en place : cuves, pressoir, tonneaux, bassine en cuivre. Celui-ci est surmonté d’un grenier, et l’écurie, qui est devenue ou a été remplacée par une étable, sert à abriter les bœufs, les vaches, les cochons, les poules, des charrettes et des outils aratoires [18].
Toujours d’après ces deux textes, la demeure était telle que nous la connaissons : un corps de logis de plan rectangulaire simple en profondeur distribué par un escalier à rampes droites, couplé à un "petit couroir" (un couloir) disposé perpendiculairement, desservant deux grandes pièces à chaque niveau : une cuisine à droite (nord) et une salle à gauche (sud), avec une petite annexe derrière le couloir (un petit cabinet en 1724) ; l’escalier dessert deux chambres à l’étage, dont celle "de Monsieur" (Dominique de Féletz), avec son cabinet attenant (1792) ; et au-dessus de ces pièces, dans le niveau de comble alors non habitable, deux greniers. Cependant, cet état n’est pas tout à fait celui du XVIe siècle.
En effet, plusieurs observations attestent que le corps de logis a subi d’importants travaux qui ont changé son plan, sa forme et sa distribution. D’abord, le corps de logis était originellement plus long qu’il ne l’est actuellement, avec une pièce (rectangulaire) supplémentaire, au nord, à chaque niveau, qui commandait une annexe logée dans la tour circulaire qui flanque l’angle nord du repaire noble. Le mur gouttereau sud-est (la façade sur cour) présente à son extrémité nord des traces d’un arrachement sur lequel est venu s’appuyer une nouvelle maçonnerie formant la petite construction en appentis qui flanque le petit côté nord. De plus, des portes (maintenant murées) sont visibles à l’intérieur du corps de logis et dans cette construction ajoutée après coup, portes situées au rez-de-chaussée et au premier étage, qui donnaient accès aux pièces rectangulaires disparues. La tour circulaire nord a visiblement été arasée : un seuil de porte subsiste, au-dessus de la porte du rez-de-chaussée. Ensuite, il est clair que la charpente actuelle n’est pas celle d’origine : parfaitement homogène, elle correspond à un niveau de comble non habitable, puisque l’on n’y décèle aucune trémie pour des lucarnes. Or, le grenier nord présente un mur de refend (au nord) dans lequel se voient les vestiges d’une cheminée dont les piédroits, le manteau et la hotte ont été arrachés ; un corps de moulures (une bande, un réglet et une doucine à la cimaise assez épaisse) atteste une datation de la première moitié du XVIe siècle. De fait, si une cheminée était dans cette pièce, celle-ci était forcément habitable et donc éclairée par des lucarnes. Il faut mettre en relation cette observation avec des vestiges, des fragments en pierre sculptés, aujourd’hui déposés dans la cour – excepté l'un d'eux représentant un lion rampant, utilisé en remploi dans la maçonnerie du pavillon carré. Plusieurs de ces éléments lapidaires sont sculptés : y figurent une tête d’homme barbu et casqué, celle d'un gentilhomme à cheveux mi-longs ondulés et coiffé d’un béret "à la mode de France" avec une grande plume ou des décors architecturaux de disque et de losange. Ces éléments sont assurément les vestiges de lucarnes, dont le corps de moulures (une bande, un quart-de-rond et un réglet), courbes, correspondent aux rampants de frontons d’une forme bien spécifique : les frontons en trapèze curvilignes, tels que l’on en voit à Chenonceau (après 1511) et Azay-le-Rideau (1518-1522), mais aussi, plus près géographiquement, avec une structure et sous une forme plus complexe, à Montal (entre 1519 et 1534) et à Assier (ailes est et nord, à partir de 1527) [19]. La présence de losange et de disque renvoie en revanche plus directement à l’architecture ligérienne (ils ne sont pas employés à Montal et Assier), à la période des décennies 1510-1530 où ces motifs sont couramment employés. Nous revenons plus loin sur la restitution de ces lucarnes. Mais, quoi qu’il en soit, elles attestent, avec le fait que la travée médiane de la façade sur cour est dérasée (les pilastres sont coupés en partie haute), que le corps de logis possédait initialement un niveau à surcroît, avec un comble habitable éclairé au moins par trois lucarnes (dont une plus importante, au sommet de la travée "centrale") côté cour. Ce niveau a certainement été arasé au moment de la pose de la charpente actuelle, qui peut être antérieure à 1724, date de l’inventaire dans lequel le niveau sert de greniers [20]. C’est peut-être plus tard, mais à la suite de cette modification structurelle importante du corps de logis, que furent posés les tirants métalliques qui raidissent l’ensemble du bâtiment et dont les ancres sont visibles à l’extérieur.
Le repaire noble : les dehors
Après la rapide description que nous venons de faire du corps de logis dans son état primitif, plus long et plus élevé, il est clair que la façade principale, sur cour (sud-est), avait autrefois un aspect très différent.
Percée irrégulièrement par quatre travées de fenêtres (il faut compter la travée de fenêtres qui éclairaient la partie septentrionale disparue), elle était dominée par un grand toit (couvert de lauzes ou d’ardoises) ouvert par les hautes lucarnes à fronton en trapèze curviligne. Le bâtiment, rectangulaire, flanqué d’une seule tour circulaire (à l’angle nord, non visible depuis la cour), présentait donc un aspect assez simple, d’autant qu’aucune scansion ou avant-corps ne marquait la présence de l’escalier rampe sur rampe dans-œuvre, placé au centre. En effet, contrairement aux traditions française et régionale qui veulent que l’escalier, y compris lorsqu'il est dans-œuvre, soit exprimé en façade, en élévation ou les deux à la fois par un pavillon ou une tour au centre de la composition, le maître d’œuvre de Féletz a cherché à le masquer – on retrouve cette particularité plus tard dans le siècle, au château de Losse (vers 1575), et au début du XVIIe siècle, aux châteaux d’Auberoche (vers 1616) et de Sauvebœuf (1631). Toutefois, seule la travée correspondant à l’entrée du logis est mise en valeur par un décor architectural et sculpté spécifique.
La travée centrale (en réalité autrefois désaxée) est en effet flanquée de chaque côté par des pilastres superposés à chapiteaux (dégradés pour ceux du rez-de-chaussée, bûchés pour ceux à hauteur de l’appui de la fenêtre du premier étage) et à fût orné de disques et de losanges, ou de motifs en virgule affrontés. La porte, aujourd’hui très dégradée par l’érosion, était très vraisemblablement couverte par un fronton ou une accolade dont la partie haute devait joindre le corps de moulures vertical médian au-dessus d’elle. Une autre particularité de cette travée réside dans l’allège de la fenêtre du premier étage, traitée en fort retrait et encadrée par un corps de moulures classiques très proche de celui des ébrasements très profonds de la fenêtre au-dessus et formant également son appui : une séquence complexe de moulures composée d’un réglet, un quart-de-rond, une doucine, une bande, un talon droit et un nouveau quart-de-rond, ces moulures étant parfaitement lisibles car laissées nues (non sculptées) et différenciées les unes des autres par un fin réglet. Un autre trait distinctif est la présence au milieu de cette séquence d'une large bande, qui est également dans les ébrasements des fenêtres de Montal et apparaît en cours de chantier à Assier. Dans un esprit encore flamboyant toutefois, le corps de moulures vertical, qui prenait naissance, on l’a dit, au fronton ou à l’accolade couronnant la porte au rez-de-chaussée, se poursuivait dans la partie supérieure : le meneau de la fenêtre du premier étage présente exactement la même séquence de moulures, de sorte que le listel médian, vertical, semble pénétrer dans l’appui de la fenêtre et ressurgir au meneau de la fenêtre ; il devait se poursuivre encore au-dessus, comme le suggèrent l’appareillage de la plate-bande (portant un espace vertical de la même largeur, en creux, afin de l’accueillir) et les moulures de l’ébrasement de la fenêtre continues de chaque côté de la plate-bande (l’arasement des parties hautes du corps de logis les a interrompues), qui l’accompagnaient. Ces moulures de l’ébrasement de la fenêtre du premier étage, qui, plutôt que de faire retour sur la plate-bande comme attendu, se poursuivaient donc verticalement et devaient ainsi lier la fenêtre avec la lucarne couronnant la travée.
Au contraire, les autres travées sur les côtés sont d'une grande sobriété : elles présentent des fenêtres, superposées mais non liées entre elles, qui se distinguent uniquement par un simple chanfrein concave formant ébrasement. Seul leur appui, saillant, est mouluré : il se compose d’un quart-de-rond, d’une bande, d’un réglet et d’une doucine. Cette séquence de moulures est la même (ou presque) que celle des cordons qui règnent à hauteur d'appui des fenêtres des châteaux de Montal et d'Assier (aile ouest). Reste à restituer plus précisément l’aspect des lucarnes.
Deux fragments, l’un déposé (la tête d’homme barbu), l’autre remployé dans la maçonnerie du pavillon carré (le lion rampant), présentent un point commun : un corps de moulures courbe composé d’un réglet, d’un quart-de-rond et d’une petite bande. Il ne fait aucun doute que ce corps de moulures constituait le cadre d’un fronton curviligne sur lequel prenaient place ces figures sculptées. Le fragment à tête barbue, plus complet, présente en outre un retour vers le bas du corps de moulure, à angle droit. S’ajoutent à ceux-ci, trois autres fragments. Le premier : une tête de gentilhomme, dont la partie inférieure repose sur un fragment d’une petite bande comparable à celle du corps de moulures (mais inverse à celui-ci). Le deuxième : un dé de plan carré, couronné d’une petite corniche à moulures concave et listel, et dont la base présente le départ du corps de moulures encadrant le fronton. Le troisième : un petit dé de plan carré taillé sur deux faces en fût de pilastre, l’un avec un disque, l’autre avec un losange en bossage à pointe de diamant, les deux autres faces, dégagées, n’étant pas faites pour être vues. A partir de ces éléments, il est possible de définir la forme générale d’une lucarne de grande ampleur, sans doute celle de la travée médiane. Le devant était forcément flanqué par les pilastres débutés au rez-de-chaussée et dont on a vu qu’ils se poursuivaient au premier étage – et certainement au-dessus avant le dérasement complet du corps de logis. De la même manière, le corps de moulures médian, correspondant au meneau de la fenêtre du premier étage, devait lui-aussi se poursuivre, à la fois sur l’allège de la fenêtre et sur son meneau. L’ensemble était forcément couronné par un petit entablement, composé de corps de moulures dans le même esprit que ceux encore en place. Celui-ci devait être encadré de chaque côté par de petits membres verticaux, en prolongement des pilastres. Enfin, ce devant était couronné par un grand fronton curviligne dont le gâble adouci en partie inférieure devait s’accentuer en partie supérieure, avec un retour à angle droit ; un petit fronton cintré le couronnait, tandis que les dés (placés en prolongement des pilastres et des petits membres verticaux), peut-être surmontés de candélabres comme souvent, le flanquaient. Les fragments indiquent aussi autre chose : l’importance – rare, y compris dans le reste de la France – d’un décor sculpté de figures d’hommes et d’animaux, sur les rampants du gâble, là où on attendrait des enroulements en S détachés du fronton (comme à Bury ou Azay-le-Rideau, pour citer les premiers édifices français où se voient de tels motifs renaissance, mais encore à Montal et Assier).
Hors les chapiteaux des pilastres du rez-de-chaussée et du premier étage de la travée centrale, tout le décor était concentré dans les parties hautes du logis, le traitement du reste de la façade sur cour étant sévère, sans cordon pour distinguer les niveaux. Une corniche moulurée devait également souligner le sommet du mur.
Le repaire noble : les dedans
L’agencement des pièces à l’intérieur se retrouve aisément. Si le corps de logis a perdu la quasi-totalité de ses cheminées d’origine, il a cependant conservé un certain nombre de ses aménagements.
Aujourd'hui comme autrefois, on entre directement dans le logis dans la cage de l’escalier à rampes droites en pierre qui dessert tous les niveaux. Cette cage présente la particularité d’être couplée à un couloir disposé perpendiculairement et formant vestibule (un "couroir" selon les textes régionaux, une "allée" selon une appellation courante en France au XVIe siècle [21]), les deux espaces constituant le même volume, uni structurellement et formellement (aucun élément ne vient rompre l'unité des deux éléments) ; une petite pièce rectangulaire, calée entre la cage de l’escalier et le couloir, complète le dispositif placé au centre du bâtiment – cette configuration se retrouve également à l'étage. Le traitement de cet espace est très sobre : les murs sont nus, seul un cordon en pierre à moulure torique outrepassée règne en haut des murs du couloir. Nous ne connaissons pas de précédent à ce type d’espace, excepté au château de Montal, dans le Lot (entre 1519 et 1534), mais dont la structure (l’escalier est à rampe droite et moitié tournante, avec un mur-noyau entièrement percé à jour de larges ouvertures) et les traitements extérieurs (dans un pavillon faisant saillie, en profondeur, à l’extérieur du château et, en hauteur, dans le toit) et intérieur (le décor sculpté est omniprésent, spécialement au-dessous des marches entièrement délardées) que l’on peine à croire qu’il peut être le modèle de Féletz [22]. Un autre modèle, intermédiaire de Montal, a pu être celui du château de Neuvic en Dordogne, réalisé à partir de 1520 et qui, comme celui de Montal, se signale uniquement à l'extérieur par sa porte d'entrée et par son pavillon en partie haute. L'autre grand modèle possible est l'escalier du château de Pau, créé à partir de 1529 par le maître d’œuvre tourangeau Pierre Tourner (ou Tournoyer) : comme à Féletz, l'escalier ne se signale pas à l'extérieur et il est couplé à un couloir à tous les niveaux, une pièce étant calée entre eux ; en revanche, contrairement à lui, il est doté d'un décor sculpté abondant (monogrammes, lacs d'amour, putti, coquilles...) [23]. Quoi qu’il en soit, Montal, Neuvic, Pau, Féletz ainsi que Puyguilhem [24] (en Dordogne, après 1515, avec un escalier en vis couplé à des vestibules) témoignent des recherches architecturales menées dans le Sud-Ouest sur la question de l’escalier et de son traitement. Si Féletz a peut-être pour seuls précédents directs Montal, Neuvic et Pau, en revanche il possède plusieurs avatars locaux, déjà cités, dont celui du château de Losse immédiatement après (1541d-1547d), puis, au début du XVIIe siècle, aux châteaux d’Auberoche (vers 1616) et de Sauvebœuf (1631).
L’escalier distribue au rez-de-chaussée deux grandes pièces rectangulaires, celle de gauche l’étant légèrement plus que celle de droite. D’emblée, on serait tenté de voir dans la première la grande salle du XVIe siècle, d’autant qu’en 1792 elle porte le nom de "salle" et que l’autre pièce est appelée "cuisine". Mais plusieurs observations suggèrent une distribution inverse, à commencer par le fait que la pièce au sud a conservé sa cheminée d’origine, qui est entièrement incorporée dans le mur, avec un manteau à plate-bande en arc segmentaire, suivant un type de cheminée de cuisine que l’on rencontre très souvent en Périgord (aux châteaux de Commarque, d’Auberoche et de Peyraux, pour ne citer qu’eux) [25]. Celle-ci possède une petite pièce annexe (sans doute un garde-manger), qui est la pièce placée derrière le couloir couplé à l’escalier. En revanche, la grande pièce nord présente trois dispositions qui la distinguent et la font ressembler à une ancienne grande salle : un dressoir à évier est aménagé en meuble d’attache dans le mur gouttereau sud-est, deux corniches en pierre à moulure torique règnent en haut des murs gouttereaux ; la pièce commandait, on l’a vu, une pièce à la suite (une chambre), avec son annexe (sans doute une garde-robe) dans la tour circulaire, séquence habituelle des logis seigneuriaux de la période. Les mêmes dispositions (moins le dressoir) se retrouvent dans la pièce supérieure. La pièce au sud devait être une grande chambre, avec sa garde-robe ou son cabinet dans la petite pièce mitoyenne de l’escalier. Le comble, qui était habitable, logeait sans doute également des chambres.
Conclusion : Féletz et l'architecture de son temps
Faute de documents, la construction du bâtiment principal de Féletz ne peut être datée qu’à partir de critères internes, principalement les caractères stylistiques que nous avons pu relever. Ces caractères sont toutefois si particuliers qu’ils permettent de resserrer la chronologie du chantier, d’autant qu’on peut croiser leur analyse avec celle de l’histoire des propriétaires.
D’après notre analyse stylistique du décor de la travée médiane et des fragments de la lucarne qui la couronnait, la construction du repaire noble de Féletz ne peut être intervenue qu’après 1525/1530, c’est-à-dire en même temps ou avec un certain décalage que les dernières phases de construction des grands chantiers déjà évoqués de Montal et d'Assier, tous deux situés dans le proche Quercy. Les critères importants à retenir pour la datation nous semblent être : l’emploi de moulures classiques (la gamme quasi complète est employée, quart-de-rond, bande, doucine, talon droit) dans l’ébrasement – et non sur un chambranle – des fenêtres ; la présence de fins réglets qui différencient distinctement chacune de ces moulures et l’absence de décor sculpté sur celles-ci ; la séquence des appuis de fenêtres de Féletz est presque identique à celle des cordons d'appui des fenêtres de Montal (avant 1534) et d'Assier (aile ouest, après 1518). Un autre critère, simplement évoqué jusqu’ici, est la présence de larges bandes dans l’ébrasement. Ajouté aux critères précédent, ce trait distinctif, qui apparaît à Chenonceau (commencé vers 1513), se retrouve dans tous les édifices de qualité après 1515 [26] ; en Haute-Normandie cependant, plus proche de la Loire (à bien des points de vue, non seulement géographique, mais aussi politique et économique), cette particularité ne prend qu’au milieu des années 1530 [27]. Dans le grand Sud-Ouest, elle est absente à Puyguilhem [28] (après 1515), mais elle est présente à Montal (avant 1534) et à Assier (après 1518). Tous ces critères mêlés placent donc le début de la construction au plus tôt vers 1530. Or, on sait qu’Étienne Ier de Féletz se marie en 1524 à Gasparde de Carbonnières de Jayac : la dot de l’épouse aurait servi à la construction de la nouvelle maison noble. Celle-ci est achevée au moment où Étienne rend aveu au roi de Navarre en septembre 1541 : il y réside à cette date. Cette fourchette chronologique, comprise entre 1530 et 1541, fait de Féletz l'une des premières manifestations de la Renaissance en Périgord, après Puyguilhem. Malheureusement, son état de conservation actuel (outre les lucarnes, toutes les cheminées des pièces principales ont disparu) rend particulièrement difficile l'appréhension de la qualité de la construction. Les vestiges attestent pourtant de la belle facture du décor sculpté et de l'originalité de la composition de la travée centrale avec, surtout, sa grande lucarne à fronton en trapèze curviligne.
Les récentes restitutions d'Assier et de Bonnivet [29], qui s'ajoutent aux travaux antérieurs sur Montal [30] et sur Puyguilhem [31], éclairent d'un jour nouveau la diffusion des formes de la Renaissance dans le Sud-Ouest de la France, et tout particulièrement en Périgord : des œuvres que l'on pensait jusqu'ici directement influencés par les châteaux du Val de Loire ont eu en fait pour paradigmes Bonnivet, Puyguilhem, Assier ou Montal. Mais si les partis de grande ampleur de ces châteaux pouvaient difficilement être transposés par les maîtres-d’œuvres dans des constructions plus modestes, cela ne les a pas empêché d'en retenir certains traits particuliers, tels, à Féletz : les fenêtres percées régulièrement en travées (ce qui n'est pas encore le cas au début du chantier de Montal, dans l'aile gauche, commencée en 1519) ; l'emploi de moulures "à l'antique" parfaitement lisibles grâce à de fins réglets disposés entre chacune d'elles et dont la séquence comprend une bande en son milieu ; l'emploi de frontons curvilignes, qui prennent cependant ici une forme tout à fait nouvelle avec le remplacement des motifs en S par des figures sculptées. L'escalier rampe-sur-rampe couplé à un couloir formant vestibule d'entrée et de desserte des pièces principales, mis en place à Montal et qui se retrouve immédiatement après à Neuvic, adopte à Féletz une forme beaucoup plus sobre, mais tout aussi efficace dans son fonctionnement. Enfin, la qualité supérieure de l'exécution – qui ne se voit malheureusement plus aujourd'hui que dans la taille des pierres et leur mise en œuvre, dans la modénature des appuis de fenêtre ou l'appareillage de la petite fenêtre sur cour à joints fins, ou encore dans la qualité de la sculpture du lion ou du visage feuillagé des lucarnes – invite même à se demander si l'auteur de Féletz ne vient pas de l'un des chantiers dont nous avons parlé.
Dernière précision : le nombre réduit des pièces du bâtiment principal, comme aux logis de Lascaux et du Planchat à Montignac ou d'Auberoche à Fanlac (premier état), suggère que son programme était celui d'une "maison aux champs" pour ses propriétaires, qui résidaient sans doute principalement encore dans leur "maison et chasteau" à Montignac.
Notes
[1] SECRET Jean. Le Périgord, châteaux, manoirs et gentilhommières. S.l. : Tallandier, 1966, p. 232 ; PENAUD Guy. Dictionnaire des châteaux du Périgord, châteaux, manoirs, gentilhommières,… Bordeaux, Editions Sud Ouest, 1996, p. 110-111.
[2] BnF, département des manuscrits, Carré d’Hozier 251, fol. 189r°-190v° : "Etat et dénombrement des biens de la maison de Félets", s.d. (1630), spécialement fol. 189v°. C’est nous qui soulignons dans le texte.
[3] BnF, département des manuscrits, Carré d’Hozier 251, fol. 168 et 169r° : copies d’actes originaux portant mentions des nobles Bertrand et Hugues de Féletz, frères (septembre 1283) et de noble Pierre de Féletz, écuyer, de la paroisse de Saint-Pierre de Montignac (juin 1440).
[4] "Extrait d’un mémoire du seigneur d’Albret contre la dame de Montrésor, qui demandait sa part dans la seigneurie de la Comté de Périgord.", Le Chroniqueur du Périgord et du Limousin. 1854, p. 134-94, spécialement p. 139.
[5] C’est nous qui déduisons qu’il s’agit de ce seigneur. Dans le cas de Sauveboeuf, seigneurie située sur la même paroisse, Hélie de Ferrières, attesté par d’autres textes comme seigneur du lieu au même moment, n’est pas appelé par son vrai nom mais uniquement par le nom de sa terre dans ce même document.
[6] Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques, E 782 (pièces en parchemin et en papier), 1502-1514.
[7] Voir référence citée note 2.
[8] Voir référence citée note 2.
[9] Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques, E 862 (pièces en parchemin et en papier) ; acte publié dans Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord. Tome xxv (1898), p. 371-376, spécialement p. 373.
[10] BnF, département des manuscrits, Carré d’Hozier 251, fol. 171 (copie du testament).
[11] Ibid., folio 171r° et folio 173r°. HOZIER Jean-François Louis d’. Recueil historique des chevaliers de l’ordre de Saint-Michel. Vol. III (1568-1574). Paris, 2003, p. 158. Il portait : D’argent au lion de sable langué et couronné de gueules, et une bordure d’azur chargée de neuf besants d’or.
[12] Archives départementales de la Dordogne, Q 120, numéro de vente 835.
[13] Archives départementales de la Dordogne, 3 P 3 189, matrice cadastrale de la commune d’Aubas, section A, n° 1257 (1813).
[14] Ibid.
[15] Cf. Annexes n° 2 et 3.
[16] La pérennité du parcellaire de l’époque moderne a pu être observée au travers de l’étude des plans cadastraux anciens pour la Bretagne, la Touraine, la Normandie et la Vendée : DUCOURET Jean-Pierre. "Le manoir et son site. L’apport du cadastre napoléonien", CHATENET Monique et MIGNOT Claude (dir.). Le manoir en Bretagne, 1380-1600. Cahiers de l’inventaire, Paris, 1993, p. 59-67 ; PAGAZANI Xavier. La demeure noble en Haute-Normandie. 1450-1600. Tours/Rennes, 2014, p. 33 et suiv. ; HERAUD Marie-Eugène. "Les carrés en île ou les jardins oubliés de la Renaissance", Vendée côté jardin. Paris, 2006, p. 50-64.
[17] Cf. Annexe n° 2.
[18] Cf. Annexe n° 3.
[19] Sur les châteaux de Montal et d'Assier, voir en dernier lieu : CUEILLE Sophie. Le château de Montal (Lot), Paris, Éditions du Patrimoine, 2009 ; TRICAUD Marie-Rose. "Les châteaux de Montal et d'Assier : influences réciproques", Bulletin de la Société des études du Lot, 2010, t. 131, fasc. 1, p. 50-66 ; TRICAUD Marie-Rose. Le château d'Assier en Quercy. Une œuvre majeure de la Renaissance retrouvée, Paris, Picard, 2014.
[20] Cf. Annexe n° 2.
[21] PAGAZANI Xavier. La demeure noble..., op. cit., p. 230-231.
[22] BABELON Jean-Pierre. Châteaux de France au siècle de la Renaissance. Paris, 1989, p. 167-170.
[23] MARTIN Franck et PEBAY-CLOTTES Isabelle, "Château de Pau", BIDOT-GERMA Dominique, DEVOS Cécile et JULIAT Christine (coord.). Atlas historique de la ville de Pau, Bordeaux, Ausonius, 2017, p. 31-49, spécialement p. 40-41.
[24] GUILLAUME Jean. "Le château de Puyguilhem". Monuments en Périgord, Congrès archéologique de France, 156e session (1998). Paris, 1999, p. 281-291.
[25] Son plafond à poutres et solives, en revanche, semble avoir été entièrement refait au XIXe siècle.
[26] GUILLAUME Jean. "Le temps des expériences. La réception des formes "à l'antique" dans les premières années de la Renaissance française", GUILLAUME, Jean (dir.). L'invention de la Renaissance, Paris, Picard, 2016, p. 143-176.
[27] PAGAZANI Xavier. La demeure noble..., op. cit., p. 215.
[28] GUILLAUME Jean. "Le château de Puyguilhem", art. cit., p. 281-291.
[29] Voir les références à la note 19.
[30] Voir la référence à la note 19.
[31] Voir la référence à la note 28.
Documentation
Archives
- BnF. Département des manuscrits, Carré d’Hozier 251.
- BnF. Département des manuscrits, Fonds Périgord, fol. 137.
- AD Pyrénées-Atlantiques. B 1791. Hommage rendu à Henri II, roi de Navarre, par Étienne I de Féletz, 1541 (cf. CHAMPEVAL in Sources imprimées).
- AD Corrèze. E 70. Terrier des possessions d’Étienne II de Feletz, seigneur de Féletz, la Dauradie, le Boisdigeau à Peyrignac, Mussols, la Tour de Chabannes à Condat, 10 nov. 1609.
- AD Dordogne. 2 E 1828 (fonds de Hautefort) /8-76. Hommage de François de Feletz au marquis de Hautefort pour sa maison noble de Feletz tenue de sa châtellenie de Montignac, 23 sept. 1663.
- AD Dordogne. 3 E 3421 (étude Lalande, notaire). Inventaire des biens meubles du château de Feletz, 3 mai 1724 (cf. annexe 1).
- AD Dordogne. 1 Mi 391 (Fonds Périgord), 164 (famille De Fellets). Généalogies et copies d’actes originaux.
- AD Dordogne. Q 768. Inventaire des biens meubles de Féletz, 31 mars 1792 et 5 mai 1792 (cf. Annexe 2).
- AD Dordogne. 63 P 1014/4. État de section de la commune d’Aubas, section A, 3ème feuille, Ech. 1/2500, 1813.
Sources imprimées
- CHAMPEVAL Jean Baptiste. « Hommage du Comté de Périgord en 1541 rendus à Henri de Navarre, sire d’Albret, comte de Périgord, comme tel. », Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord. t. XXV (1898), pp. 371-376, spécialement p. 373.
Documents figurés
- Plan de la Vézère par Ferry, 1696 (AD Gironde. 3 JC 17).
- Carte de Belleyme, planche 23 levée en 1768 (AD Dordogne).
- Extrait du plan cadastral ancien de la commune d’Aubas, section A dite de Lescura, 3e feuille, 1813, éch. 1/2500 (AD Dordogne, 3 P 30 189).
- Plan de l’avant-projet de canalisation d’Aubas à Terrasson, 1845 (AD Dordogne, 3 S 259).
Bibliographie essentielle
- FROIDEFOND DE BOULAZAC Alfred de. Armorial de la Noblesse du Périgord. Périgueux : 1891, t. I p. 203 et 416 ; t. II, p. 287.
- Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord. t. XXIV (1897), p. 337.
- SECRET Jean. Le Périgord, châteaux, manoirs et gentilhommières. Paris, 1966. p. 232.
- FOURNIOUX, Bernard. "Les chevaliers périgordins et leur assise territoriale aux XIIIe-XIVe siècles". Archéologie médiévale, CNRS, t. XVIII, 1988, p. 255-272, spécialement p. 262-263.
- POMMAREDE Pierre. Un immortel bien oublié, Charles-Marie de Feletz. Périgueux, 1995.
- Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord. t. XXIV (1995), p. 90.
- PENAUD Guy. Dictionnaire des châteaux du Périgord, châteaux, manoirs, gentilhommières,… Bordeaux, 1996, p. 110-111.
- FOURNIOUX Bernard. Montignac au Moyen âge : histoire du peuplement et de l’occupation du sol. Périgueux : Bernard Fournioux, 2002, p. 105-106.
- ROYON Olivier. La petite noblesse de la sénéchaussée de Sarlat de la Fronde à la Révolution française (1646-1789). Paris I-Sorbonne, thèse de doctorat en histoire moderne et contemporaine sous la dir. de Jean-Pierre Poussou, 2011.
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA24004012 |
Dossier réalisé par |
Pagazani Xavier
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Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Vallée de la Vézère |
Phase |
monographié |
Date d'enquête |
2012 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Conseil départemental de la Dordogne |
Citer ce contenu |
Repaire noble de La Dauradie, autrement appelé "de Féletz", puis "château", puis ferme, Dossier réalisé par Pagazani Xavier, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Conseil départemental de la Dordogne, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/c3d59ca8-2eef-4483-b3ee-42a1ec4ee27c |
Titre courant |
Repaire noble de La Dauradie, autrement appelé "de Féletz", puis "château", puis ferme |
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Dénomination |
manoir |
Appellation |
Repaire noble de La Dauradie Repaire noble de Féletz Château de Féletz |
Destination |
ferme |
Parties constituantes non étudiées |
grange étable chapelle seigneuriale |
Statut |
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Intérêt |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Dordogne , Aubas
Milieu d'implantation: isolé
Lieu-dit/quartier: Féletz
Cadastre: 1813 A3 1257, 2013 ZC 114 à 118